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12 octobre 2012 5 12 /10 /octobre /2012 12:42

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fightfreedomLe Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) sur le 12ème anniversaire de la seconde Intifada
« Un référendum prouvant l'échec du processus d'Oslo »

 





A l'occasion du 12ème anniversaire du début de la seconde Intifada, le Front populaire de libération de la Palestine déclare que l'Intifada représentait un référendum actant dans le sang l'échec du dit processus de paix et des accords d'Oslo.



La seconde Intifada a éclaté après l'assaut d'Al-Aqsa par le ministre de la guerre sioniste et son armée, à la suite de l'échec des négociations de « Camp David 2 » en 2000. L'Intifada fut un mouvement d'auto-défense qui s'est fait jour après le massacre par l'armée d'occupation de centaines de Palestiniens dont le seul tort était de manifester pacifiquement contre l'occupation et les colonies.



Douze ans après, il est tout aussi clair aujourd'hui que cela l'était il y a douze ans, les négociations bi-latérales sous les auspices nord-américaines, les engagements sécuritaires et économiques avec l'occupant sont des instruments servant à pérenniser l'occupation, à soutenir son économie, à défendre l'idée d'un « État avec des frontières temporaires », à étendre les colonies, à judaïser Jérusalem et la Cisjordanie et à nier les droits des Palestiniens.



Le Front estime que la tache nationale immédiat est de construire l'unité nationale et d'adopter une alternative politique et sociale, unissant l'ensemble de la Résistance, à l'approche de Madrid-Oslo, y compris de nouvelles élections au Conseil national palestinien, portant l'idée de réconciliation et reconstruisant l'OLP comme le représentant et la force dirigeante de la résistance du peuple Palestinien, afin de vaincre l'occupation, libérer nos prisonniers et gagner la liberté, l'auto-détermination et le droit au retour.

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/


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2 octobre 2012 2 02 /10 /octobre /2012 20:44

 

crime-sionist.jpgLa vice-Haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU dénonce l'impunité dont bénéficie Israël pour ses crimes commis en terre palestinienne

 

 

Traduction JC pour http://solidarite-internationale-pcf.over-blog.net/





La vice-Haute commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU a considéré inadmissible que les crimes israéliens commis en Palestine restent impunis. Une déclaration rendue quelques jours après la commémoration des 30 ans du massacre de Sabra et Chatila.



Lors d'une session du Conseil des droits de l'Homme, qui s'est tenue lundi, à laquelle Israël n'a pas participé en signe de protestation, Kang Kyung-wha a mis en garde les autorités israéliennes sur la nécessité d'adopter des mesures qui conduiraient à la fin des violations des droits de l'Homme des palestiniens et, dans le même temps, à l'impunité qui a prévalu jusqu'alors.



La haute dignitaire a fait référence aux crimes sionistes commis en 2008 et 2009 pendant l'attaque militaire contre la bande de Gaza.« Cela fait près de trois ans que ce Conseil a pris connaissance des recommandations de la mission d'enquête[rapport Goldstein]. Et pourtant, personne ne fut inculpé », a-t-elle déclaré.



Pour Kyung-wha, les jugements, quand ils existent, doivent également être proportionnés aux crimes commis, ce qui n'est pas le cas, a-t-elle accusé, donnant le cas d'un soldat israélien condamné récemment à 45 jours de prison pour la mort de deux palestiniens qui portaient un drapeau blanc durant l'opération « Plomb durci », lors de laquelle, selon les Nations unies, au moins 1 400 palestiniennes ont été tuées, plus de la moitié étant des civils.



Le document présenté à Genève a également critiqué les agissements restés impunis des colons israéliens contre la population palestinienne, ses propriétés respectives et ses moyens de subsistance.



Le cas paradigmatique présenté au Conseil des droits de l'Homme par la vice-Haute Commissaire fut celui d'une attaque au coktail molotovcontre une famille palestinienne de Cisjordanie. Parmi les victimes, qui continuent d'être hospitalisées étant donné la gravité des blessures, un enfant de six ans.



« Dans un premier temps, Israël a arrêté trois fils de colons, mais au bout de cinq jours les suspects furent libérés, placés en résidence surveillée », a rapporté la responsable.



Kang a détaillé également le cas de la famille Daraghmeh, résidant au nord de la Cisjordanie, qui malgré avoir présenté une dizaine de plaintes à la police après le vol et la destruction de 850 oliviers, et avoir été obligé à avoir recours à 35 interventions médicales à cause des attaques de colons, continue à attendre des autorités qu'elles recherchent et punissent les responsables.



Des données de l'ONU indiquent que, seulement entre le 1er août et le 11 septembre, 426 oliviers furent détruits lors de 25 épisodes de violence attribués aux colons. Cela s'ajoute à la destruction de 465 structures appartenant à des Palestiniens en Cisjordanie ou à Jérusalem depuis le début de l'année, dont 136 maisons, provoquant l'expulsion de près de 700 personnes.



Au lendemain de la présentation du rapport, Israel a décidé d'interdire pendant deux jours toute entrée et sortie de la bande de Gaza et de la Cisjordanie. La justification était la commémoration du … Jour du grand pardon (Yon Kippour), la fête la plus importante du calendrier juif.



30 ans après Sabra et Chatila



Cette dénonciation exposée au sein même du Conseil des droits de l'Homme s'est produite quelques jours après la 30 ème commémoration du massacre de Sabra et Chatila. En Palestine, mais aussi parmi les communautés de la diaspora palestinienne, le génocide réalisé en septembre 1982 lors de l'invasion israélienne du Liban fut rappelé, tout comme l'impunité qui, depuis lors, reste en vigueur.



Dans le camp de réfugiés de Sabra et Chatila, ont été assassinées entre 800 et 3 500 personnes. Le ministre de la Défense d’Israël d'alors, Ariel Sharon – qui par la suite a occupé le poste de premier-ministre – fut considéré « responsable indirect » du massacre. Les proches des victimes regrettent que personne n'ait jamais été traduit en justice.



A l'occasion des 30 ans du génocide, des documents déclassifiés ont également été publiés par Israël indiquant qu'il a existé entre Tel-Aviv et Washington une communication permanente durant les trois jours du massacre.



Les informations, publiées par le New York Times, attestent que le responsable diplomatique nord-américain au Liban, Morris Draper, n'aurait pas été totalement au courant de l'action des miliciens protégés par l'armée israélienne, néanmoins il a été complaisant avec la prolongation de l'occupation de Beyrouth de la part des forces armées sionistes, plus précisément pendant plus de 48 heures, un temps suffisant pour « nettoyer » Sabra et Chatila, selon les termes de Sharon.



A l'époque, ce fut le secrétaire d'Etat des Etats-unis en personne, George Shultz, qui a admis que l'administration Reagan n'avait pas tout fait pour éviter le massacre, se justifiant que celle-ci « a cru en la parole des Israéliens et des Libanais ».

 

Source : Avante, organe du PC Portugais

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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 20:33

 

Nuit mouvementée à Tunis, salafistes et casseurs sèment la panique

Le Monde.fr avec AFP, AP et Reuters | 12.06.2012 à 20h23 • Mis à jour le 12.06.2012 à 20h23

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L'incident le plus grave s'est produit à Essijoumi, où le tribunal a été attaqué et le bureau du procureur totalement incendié.

 

Des groupes d'assaillants, dont des salafistes, se sont affrontés avec les forces de l'ordre dans plusieurs endroits de la capitale tunisienne dans la nuit de lundi à mardi, et ont attaqué des locaux administratifs, a indiqué le ministère de l'intérieur, mardi 12 juin, qui fait état de quarante-six arrestations. Une enquête a été ouverte.

Les violences - attaques contre des bâtiments administratifs et affrontements avec les forces de l'ordre - se sont produites en fin de soirée dans plusieurs cités populaires de l'ouest de Tunis, Intilaka, Ettadhamen et Essijoumi, ainsi que dans la chic banlieue nord, à La Marsa, Carthage, Le Kram. Les groupes d'assaillants étaient "mixtes" et mêlaient "des gens de la mouvance salafiste et des malfaiteurs", a indiqué le ministère de l'intérieur.

Plus d'une centaine de personnes, civils et gardes nationaux confondus, ont été blessées lors de ces violences, a indiqué une source du ministère de la santé. La plupart des personnes ont été blessées par des jets de pierre, mais certaines ont aussi reçu des plombs de fusil de chasse, a précisé cette source, ajoutant que la majorité étaient des blessés légers.

 

Un camion de la protection civile a aussi été brûlé au milieu de la rue.

 

L'incident le plus grave s'est produit à Essijoumi, où le tribunal a été attaqué et le bureau du procureur totalement incendié. "Il y a beaucoup de destructions, et des ordinateurs ont été volés. C'est grave, car le tribunal représente la souveraineté de l'Etat", a déclaré le procureur de la République Amor Ben Mansour. Il a précisé que "des citoyens s'étaient mobilisés pour défendre" le bâtiment. Un camion de la protection civile a aussi été brûlé au milieu de la rue.

"ACTE TERRORISTE"

Le ministre de la justiceNourredine Bhiri, a dénoncé "un acte terroriste" et a promis que les coupables allaient le "payer cher""Ce sont des groupes terroristes qui perdent leur sang-froid, ils sont isolés dans la société", a-t-il déclaré sur la radio Shems FM. Les violences ont également touché les cités populaires d'Ettadhamen, où un poste de la garde nationale a été incendié, et Intilaka, où la tension restait vive mardi matin, selon un photographe de l'AFP. 

Les troubles seraient en partie liés à de précédents incidents en marge d'une exposition artistique, le "Printemps des arts", à La Marsa, qui a suscité la fureur d'islamistes en raison d'œuvres qu'ils ont jugées blasphématoires. L'un de ces tableaux considérés comme "portant atteinte au sacré" représente des fourmis qui forment le nom d'Allah. D'autres exposent des caricatures de La Mecque et d'un homme barbu avec de longues dents ou encore la représentation d'une femme nue.

La tension est montée dimanche lorsque des salafistes accompagnés d'un avocat et d'un huissier ont ordonné aux organisateurs d'enlever les toiles controversées. La menace a été contrée par une mobilisation de forces de l'ordre, de la société civile et de personnalités politiques venues "défendre la liberté d'expression et de création", selon le mot d'ordre lancé sur le site Facebook.

Le palais Abdellia, qui abrite l'exposition, a été lundi soir, pour la deuxième nuit consécutive, pris pour cible par des assaillants, selon des témoignages concordants. Plusieurs œuvres avaient déjà été détruites dans la nuit de dimanche à lundi par des groupes qui s'étaient introduits dans le palais. Le directeur de l'exposition, Luca Luccatini, a déposé plainte et a estimé que ces actes étaient le résultat d'un mélange de "fanatisme, de manipulation, de volonté d'être médiatisé".

 "DÉVELOPPEMENT DANGEREUX"

Nombre de Tunisiens s'interrogeaient cependant mardi matin sur le caractère simultané des troubles et l'identité des assaillants. La mouvance salafiste, qui occupe le devant de la scène depuis des mois en Tunisie et dont les actes sont de plus en plus violents, était pointée du doigt. Plusieurs internautes et commentateurs ont relevé que ces violences survenaient deux jours après l'appel du chef d'Al-Qaida Ayman Al-Zawahiri, qui a exhorté les Tunisiens à se souleverpour réclamer l'application de la charia. D'autres encore évoquaient un complot d'anciens RCDistes (parti dissous de l'ex-président Ben Ali) pour déstabiliser le pays et reprendre le pouvoir.
 

Un autre incident s'est produit dans la nuit de mardi à Jendouba, dans le nord-ouest du pays, où le bureau régional de la puissante centrale syndicale UGTT a été incendié vers 2 heures du matin par des groupes salafistes, selon l'agence TAP. Le secrétaire général de l'UGTT, Hocine Abassi, a évoqué un"développement dangereux" et a appelé les syndicalistes à "protéger les sièges régionaux de l'UGTT". Jendouba avait connu à la fin de mai de violents incidents lorsque des salafistes avaient incendié des postes de police et attaqué des établissements vendant de l'alcool.

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2 juin 2012 6 02 /06 /juin /2012 10:54

angela-davis-now-n-thenAngela Davis: Des espoirs déçus, de la solidarité et du combat qui continue



En tant que symbole et icône du mouvement pour les droits civiques américains, elle est aussi connue que Martin Luther King et Malcolm X., Mais, au contraire des deux personnages précités, Angela Davis a survécu aux années 1960 et, aujourd’hui, elle est toujours aux avant-postes de la lutte pour l’égalité des droits, sans distinction de race, de sexe ou de classe. La semaine dernière, elle a reçu les insignes de Docteur honoris causa de l’ULB.



À l’occasion de sa venue à Bruxelles pour recevoir les insignes de Docteur honoris causa à l’ULB, l’emblématique figure du militantisme aux États-Unis a rencontré quelques journalistes, pour évoquer le monde d’aujourd’hui. Voici un bref compte-rendu de cette rencontre.

Sur Obama

« En fait, il était inévitable que nous soyons déçus, surtout vu la façon dont, il y a quatre ans, la campagne pour Obama a été menée. Bien des gens, partout dans le monde, ont projeté leur espoir sur ce seul individu. Et le fait que, pour la première fois, un Noir soit devenu le président des États-Unis est historique. Mais le pays dont il est devenu le président est resté le même. Son élection n’a rien changé à la nature des États-Unis. Les États-Unis sont un pays impérialiste. En fait, Obama ne pouvait que nous décevoir.


Il aurait cependant pu faire certaines choses qu’il n’a pas faites. Nous avions espéré, par exemple, qu’il allait fermer immédiatement la prison de Guantanamo. Nous n’aurions certainement pas pensé non plus qu’il allait entamer une guerre en Afghanistan, après s’être exprimé contre la guerre en Irak. Mais, malgré ces déceptions, son élection reste historique et sa victoire n’a été possible que parce que beaucoup de gens — surtout des jeunes — ont refusé de croire qu’il était impossible que quelqu’un comme Obama puisse être élu comme président.


L’erreur que nous avons commise après avoir élu Obama, c’est que nous n’avons pas maintenu la pression. Directement après sa prestation de serment, nous aurions dû mobiliser et exercer des pressions sur lui afin de ramener les soldats dans leurs foyers, de fermer Guantanamo, d’améliorer les soins de santé… Alors, il se serait trouvé dans une meilleure position pour réaliser plus de choses qu’il n’en a réalisé.


Le défi pour les prochaines élections présidentielles est donc de créer à nouveau un enthousiasme comme il y a quatre ans. Mais, cette fois, nous ne pouvons pas concentrer cet enthousiasme sur la personne d’Obama. Nous devons susciter un enthousiasme pour créer un mouvement qui se battra pour les droits des travailleurs, des femmes, l’égalité, la fin de l’exclusion massive aux États-Unis, etc. »

Sur le système carcéral aux États-Unis

 « Une grande partie de mon travail militant concerne aujourd’hui le “complexe industriel carcéral” (le fait qu’en raison de l’influence politique des entreprises carcérales privées, le secteur américain des prisons est devenu un secteur industriel qui a besoin d’un nombre sans cesse croissant de détenus, NdlR). Un adulte américain sur 100 est derrière les barreaux. Un adulte sur 31, aux États-Unis, est contrôlé d’une façon ou d’une autre par l’appareil judiciaire. Et une majorité écrasante de ces prisonniers sont des Noirs, surtout des hommes. Il y a aujourd’hui plus de Noirs dans les prisons et sous contrôle de l’appareil judiciaire qu’il n’y avait d’esclaves en 1850. Voilà l’exemple le plus dramatique de la façon dont l’héritage de l’esclavage est toujours bien vivant.

La grande majorité des gens en prison — et pas seulement aux États-Unis — y sont parce qu’ils sont pauvres ou illettrés, parce qu’ils n’ont pas eu la chance de bénéficier des services que la société est censée leur proposer. Des choses comme l’enseignement pour tous, les soins de santé, un toit, un boulot…

Nous pouvons également nous poser la question de savoir comment nous pouvons créer un système juridique qui résoudrait vraiment les problèmes. Prenons la violence contre les femmes. Au cours des trois ou quatre dernières décennies, la violence contre les femmes est devenue une chose perçue comme un méfait dont les auteurs doivent aller en prison. Mais que constatons-nous ? La violence contre les femmes n’a pas diminué ! Fourrer les gens en prison n’a donc rien fait pour résoudre ce problème. Si nous voulons bannir cette sorte de violence de notre société, nous ne devons pas reporter nos espoirs sur les prisons, car, alors, on répond à la violence par encore plus de violence. »

Sur le racisme

 « Le racisme est toujours une force très active dans la vie politique et sociale des États-Unis. Les gens pensent que le racisme concerne un comportement individuel ou des limitations légales, mais la plupart des lois qui étaient explicitement racistes ont été abrogées entretemps. C’est tout le mérite du mouvement pour les droits civiques.

Mais ce que nous appelons aujourd’hui le mouvement pour les droits civiques était appelé à l’époque “freedom movement” (mouvement pour la liberté) par les militants. Les droits civiques n’étaient qu’un aspect de la lutte. Ceux-ci se sont concrétisés — bien que pas encore pour tous —, mais le racisme, lui, est toujours présent dans les soins de santé, l’enseignement, le logement, les services sociaux… Il existe un racisme structurel, institutionnalisé, indépendamment du préjugé raciste individuel, ou même sans qu’il y ait une loi qui discrimine les Noirs ou les Latinos.

Prenons la mort de Trayvon Martin (adolescent noir abattu par un garde civique en Floride en février dernier, NdlR). La plupart des gens semblent considérer ce meurtre comme un incident exceptionnel. Ils concentrent leur attention sur les personnes impliquées à titre individuel. Mais, même si l’auteur est condamné à perpétuité — ce qui ne sera sans doute pas le cas —, le problème de la violence des gardes civiques ou de la police n’en sera pas résolu pour autant. Cela prouve que les peines de prison ne fonctionnent pas, car arrêter l’auteur et l’enfermer n’empêche pas que des crimes similaires se reproduisent.

Nous devons trouver une stratégie d’éradication du racisme. Mais, avant cela, nous allons encore devoir mobiliser et lutter très longtemps. Cela ne se fera pas en un mois, ni en un an, dix ans ou toute une génération. Cela prendra plusieurs générations. Aux États-Unis, nous n’avons pas encore abordé cet effort à long terme. C’est pourquoi le racisme continue de se présenter sous tant de formes différentes. »

Sur les mouvements de protestation actuels

 « Je ne suis pas une spécialiste, vous savez. Les mouvements radicaux se constituent pendant qu’ils opèrent. Je ne voudrais pas freiner un mouvement en donnant des conseils sur la base de mon vécu. Mais il est quand même important de tirer des leçons des expériences du passé. Ainsi, en Palestine occupée, des jeunes ont emprunté des bus qui étaient réservés aux seuls colons israéliens, tout comme les jeunes Noirs des années 1960 le faisaient avec les bus réservés aux Blancs et, à l’instar des militants de l’époque, ils se font appeler les “Freedom riders” (usagers de la liberté). Cette sorte de solidarité par-delà les frontières du temps et de l’espace peut être très importante. Je ne suis ici aujourd’hui que parce que des gens en Belgique et dans toute l’Europe, en Afrique, en Asie, au Moyen-Orient, en Amérique latine, sont descendus dans la rue pour défendre ma liberté. La solidarité internationale est essentielle.

Personne n’aurait pu prédire que le mouvement Occupy allait avoir un tel impact sur la façon dont les gens perçoivent notre système économique mondial. Grâce à ce mouvement, un nouveau terrain est né pour le débat politique. C’est le plus grand mérite du mouvement. “Nous sommes les 99 %” est un slogan important. Mais nous devons percevoir ces 99 % comme un groupe très hétérogène. Ceux qui se trouvent dans la couche supérieure de ces 99 % sont bien plus près des “1 %” que de la couche inférieure des 99 %. Comment crée-t-on une unité entre des gens dont les intérêts matériels et les contextes idéologiques sont différents ? Comment convaincre les gens de la classe moyenne de lutter pour des détenus qui, souvent, proviennent des couches inférieures des 99 % ? Comment intégrer les problèmes de la population native américaine ou des Palestiniens au mouvement Occupy ? Le véritable défi consiste à placer tous ces thèmes à l’intérieur d’un cadre dans lequel tout le monde luttera pour les droits des travailleurs du monde entier. »

Entretien réalisé par Nick Dobbeleare pour le travail du parti du Belgique (PTB) repris par solidarité internationale-Pcf
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24 mai 2012 4 24 /05 /mai /2012 23:46

La 4e ville sainte de l’islam a été reconquise, dimanche, par les salafistes tunisiens, appelant au meurtre des juifs et scandant le nom de Ben Laden, sous le regard médusé de la population. Le gouvernement regarde ailleurs. Reportage Afp-Kapitalis…


Bruits de sabre et de chevaux au galop, chants guerriers, treillis militaires sur tenues afghanes: les salafistes tunisiens se sont invités dimanche à Kairouan (centre), quatrième ville sainte de l’islam, sous le regard de commerçants et de quelques touristes interloqués.

Appliquer la charia de Dieu

Venus en bus de plusieurs régions de Tunisie, quelques milliers de partisans d’Ansar al Charia, l’un des mouvements les plus radicaux de la mouvance salafiste en Tunisie, lancé en avril 2011, ont investi toute la journée la grande mosquée et la médina de la ville.

«Le deuxième congrès des partisans de la charia se tient cette année dans une ville qui a une très forte symbolique historique et religieuse, et réunit tous les frères qui ont pour objectif de faire appliquer la charia de Dieu dans notre pays», indiquait le magazine ‘‘La promesse’’, distribué à l’entrée.

Une gigantesque banderole à l’effigie du mouvement a été déroulée sur le minaret de la célèbre mosquée, la plus vieille d’Afrique, et des salafistes montés sur les murs d’enceinte agitaient au vent des drapeaux noirs de l’islam, sur fond de chants religieux et démonstration d’arts martiaux, pour un spectacle rôdé et destiné à impressionner.

Les enfants d’Oussama… Ben Laden

Des consignes très strictes ont été distribuées aux participants: ne faire «aucune déclaration» aux journalistes, tolérés mais sous surveillance serrée des organisateurs, «rester calme», se comporter avec justice et mesure y compris avec les «mécréants», «ne pas crier de slogans».

Ce qui n’a pas empêché les slogans habituels de ce genre de manifestation: «Juifs, juifs, l’armée de Mahomet est de retour», ou encore: «Nous sommes tous les enfants d’Oussama» (Ben Laden), scandés par des groupes rappelés à l’ordre par les organisateurs.

«Ce rassemblement nous donne espoir, la révolution a été faite pour que la charia soit appliquée», a lancé à la tribune Ridha Bel Haj, leader du parti non légalisé Hizb Ettahrir.

«Chaque musulman est un jihadiste, le jihad est une obligation», a lancé un autre orateur, un cheikh du nom de Mokhtar Jibali.

Le leader d’Ansar Al Charia, Seif Allah Ben Hassine, alias Abu Iyadh, un ancien jihadiste inscrit en 2002 sur une liste de l’Onu des personnes ou groupes liés à Al-Qaïda, amnistié après la chute de Ben Ali, s’est également exprimé.

Quelques touristes interloqués se sont retrouvés spectateurs du rassemblement salafiste, et ont rapidement déserté la mosquée et la médina. La plupart des commerçants de leur côté restaient muets. A l’abri des oreilles des salafistes, certains s’énervaient toutefois: «Ils nous ruinent notre commerce», marmonnait un marchand. «C’est eux qui se sont invités, ce n’est pas Kairouan qui les a conviés», murmurait un autre.

L’Etat est bien trop tolérant

Dans la courette de leur maison mitoyenne de la mosquée, un groupe de femmes s’exprimait plus librement. «Franchement, ma première réaction en les voyant a été la peur. Je ne sais pas si cela portera bonheur ou malheur à la Tunisie, mais je crains une deuxième révolution religieuse», a expliqué Ouided, une mère de famille entourée de ses enfants. «Ce qu’ils racontent, c’est du blabla. Et l’Etat est bien trop tolérant avec ces gens là», a lancé une autre fille.

La mouvance salafiste se partage entre les piétistes, qui ne se mêlent pas de politique, les politiques et les jihadistes, pour qui la violence est légitime pour imposer la religion.

Les salafistes et sympathisants en Tunisie sont estimés par des chercheurs à une petite dizaine de milliers.

Source: Afp.

* - Les titre et intertitres sont de la rédaction.

Photos Mohamed M'dalla

 

 

SOURCE : Kapitalis 

 Lundi, 21 Mai 2012 11:27

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18 mai 2012 5 18 /05 /mai /2012 14:29


فاروق حرزي الأمين العام للحزب الثوري للواجبات و الحقوق

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13 mai 2012 7 13 /05 /mai /2012 22:11


جلبير الأشقر 
الحوار المتمدن - العدد: 3451 - 2011 / 8 / 9 - 12:22 
المحور: ابحاث يسارية واشتراكية وشيوعية 

.1يَجمع موقفُ الماركسيّة الكلاسيكيّة النظريّ ("الفلسفيّ") بشأن الدين ثلاثةَ أبعادٍ متكاملة، وردتْ بشكلٍ أوّليّ في مقدمة** كتاب ماركس الشابّ، نقد فلسفة الحقّ عند هيغل (1843-1844:(
- أول الأبعاد الثلاثة نقدٌ للدين بما هو عاملُ استلاب، حيث يعزو الإنسانُ إلى الذات الإلهيّة مسؤوليّةَ مصيرٍ لا دورَ لها فيه (إذ إنّ "الإنسان هو الذي يصنع الدينَ، وليس الدينُ هو الذي يصنع الإنسانَ"). وفضلاً عن ذلك، يُلزم الإنسانُ نفسَه باحترام فرائضَ ومحرَّماتٍ دينيّةٍ غالبًا ما تعوّق ازدهارَه؛ كما يَقبل بالخضوع لسلطاتٍ دينيّة تقوم شرعيّتُها على التوهّم بأنّ لها علاقةً مميّزةً بالشأن الإلهيّ أو على تخصّصها في دراسة التراث الدينيّ.
- وثاني تلك الأبعاد، نقدٌ للعقائد الاجتماعيّة والسياسيّة التي تحتويها الأديانُ، وهي مخلّفاتٌ إيديولوجيّةٌ لحقباتٍ تاريخيّةٍ بائدةٍ منذ قرون عديدة. إنّ الدين "وعيٌ زائفٌ للعالم،" ويزداد زيفُه بقدر ما يتغيّر العالم. وبعد نشوء الأديان في مجتمعات سبقت الرأسماليّةَ، شهدتْ عمليّات تحديثٍ مع بزوغ الرأسماليّة، على غرار الإصلاح البروتستانتيّ في تاريخ المسيحيّة. لكنّه تحديث يبقى جزئيّاً ومحدودًا بالضرورة ما دام الدين يستند إلى "كتب مقدّسة" لا يجوز الحيدُ عن نصّها.
- لكنْ ثمّة بعدٌ ثالثٌ في الموقف الماركسيّ، ينضاف إلى البعدين الآنفين، هو "تفهّمٌ" (بالمعنى العميق للتفهّم، أي القدرة على الشعور بالمثل) لما قد يكون للإيمان الدينيّ من دورٍ نفسيّ لدى معذَّبي الأرض ومعذَّباتها: "إنّ التعاسة الدينيّة هي، في شطرٍ منها، تعبيرٌ عن التعاسة الواقعيّة؛ وهي، من جهةٍ أخرى، احتجاجٌ على التعاسة الواقعيّة. الدين زفرةُ الإنسان المسحوق، روحُ عالمٍ لا قلبَ له؛ كما أنّه روحُ الظروف الاجتماعيّة التي طُرد منها الروح. إنّه أفيونُ الشعب."
تُفضي تلك الاعتباراتُ الثلاثة في نظر الماركسيّة الكلاسيكيّة إلى خلاصةٍ واحدةٍ ووحيدةٍ أعلنها ماركس الشابّ: "إنّ تخطّي [Aufhebung] الدين، من حيث هو سعادةٌ وهميّةٌ للشعب، هو المطالبة بسعادة الشعب الفعليّة. إنّ المطالبة بالتخلّي عن الأوهام حول وضعٍ ما، إنما هي المطالبة بالتخلّي عن وضعٍ يحتاج إلى أوهام. فنقدُ الدين هو بدايةُ نقد وادي الدموع الذي يؤلِّف الدينُ هالتَه العليا."
.2ومع ذلك، لم تَطرح الماركسيّةُ الكلاسيكيّةُ إلغاءَ الدين شرطًا مسبّقًا لا بدّ منه للتحرّر الاجتماعيّ (بل يمكن أن يُقرأ قولُ ماركس الشابّ على النحو الآتي: من أجل التمكّن من تجاوز الأوهام، لا بدّ أولاً من إنهاء "الوضع المحتاج إلى أوهام"). وفي جميع الأحوال، ليس المطلوبُ إزالةَ الدين، بل خلق شروط اضمحلاله (وقد نقول: على غرار ما ينبغي أن يكون مصيرُ الدولة بعد الثورة في النظريّة الماركسيّة). الأمر لا يتعلّق بتحريم "أفيون الشعب،" ولا يتعلّق البتّة بقمع مستهلكيه ومدمنيه. بل المطلوب هو إنهاء العلاقات المتميّزة التي يقيمها المتاجرون بأفيون الشعب مع السلطة السياسيّة، وذلك بقصد الحدّ من سطوته على العقول.
وللموقف الماركسيّ في هذا الصدد ثلاثة مستويات:
لم تدعُ الماركسيّة الكلاسيكيّة، أيْ ماركسيّة المؤسِّسين، إلى إدراج الإلحاد في برنامج الحركات الاجتماعيّة. لا بل سخر إنجلز، في نقده (عام 1873) لبرنامج أتباع بلانكي في صفوف المنفيّين إثر كومونة باريس، من ادّعائهم إلغاءَ الدين بمرسوم. وقد أكّدتْ تجاربُ القرن العشرين نفاذَ بصيرة إنجلز، وهو الذي حذّر من "أنّ ممارسة الاضطهاد هي أفضلُ وسيلةٍ لترسيخ معتقداتٍ غير مرغوبٍ فيها،" مضيفًا "أنّ الخدمة الوحيدة التي لا يزال بإمكاننا اليوم أن نسديها اللهَ هي ان نجعل من الإلحاد موضوعَ إيمانٍ قسريّ."
في المقابل، فإنّ العَلمانيّة (أيْ فصل الدين عن الدولة)، المرافقة تاريخيّاً للدعوة الجمهوريّة، هدفٌ لا غنى عنه ولا يتقادم، وقد سبق أنْ كان جزءًا من برنامج الديمقراطيّة البرجوازيّة الجذريّة. هذا ولا بدّ هنا أيضًا من تفادي الخلط بين الفصل والحظْر، وإنْ في مجال التعليم نفسه. فقد اقترح أنجلز، في تعليقه على برنامج الاشتراكيّة الديمقراطيّة الألمانيّة ـ نقد برنامج ايرفورت (1891) ـ الصيغةَ الآتية: "فصل كامل للكنيسة عن الدولة. ومعاملة الدولة لكلّ الطوائف الدينيّة بلا استثناء كما لو أنّها جمعيّاتٌ خاصّة. فتتوقّف الطوائفُ عن الحصول على أيّة إعانةٍ من المال العامّ، ويَبْطل لها أيُّ تأثيرٍ في المدارس العموميّة." ثم أضاف إنجلز التعليق الآتي بين قوسين: "بالطبع لا يمكن منعُها من أن تُنشئ بأموالها الخاصة مدارسَ تكون ملْكَها الخاصّ، وأن تلقِّن فيها سخافاتِها!"
وفي الوقت ذاته، يتعيّن على الحزب العمّاليّ أن يحارب تأثيرَ الدين في المجال الايديولوجيّ. وقد ابتهج أنجلز، في نصّ 1873، لكون غالبيّة المناضلين العمّال الاشتراكيين في ألمانيا قد اقتنعوا بالإلحاد. كما اقترح نشرَ الأدبيّات المادّيّة الفرنسيّة للقرن الثامن عشر بقصد إقناع أكبر عددٍ من الناس بالإلحاد ذاته.
أما ماركس فقد بيّن، في نقده لبرنامج غوتا لحزب العمّال الألمانيّ (1875(، أنّ الحريّة الخاصة في مجال الإيمان والعبادة يجب تحديدُها حصرًا في رفض تدخّل الدولة. وأوضح مبدأها على النحو الآتي: "يجب أن يتمكّن كلُّ فرد من إرضاء حاجاته الدينيّة والجسديّة من دون أن تتدخّل الشرطة في الأمر بأيّ صورة." وفي الآن ذاته، تأسّف على تفويت الحزب "فرصةَ التعبير عن اقتناعه بأنّ ’حريّة المعتقد‘ البرجوازيّة ليست أكثرَ من التسامح إزاء كافّة ضروب حريّة الاعتقاد الدينيّ الممكنة، فيما يسعى هو [أي حزب العمّال] إلى تحرير العقول من التوهّم الدينيّ."
.3لم تكن الماركسيّة الكلاسيكيّة تنظر إلى الدين سوى من زاوية علاقة المجتمعات الأوروبيّة بدياناتها التقليديّة السائدة. ونادرًا ما اهتمّت باضطهاد الأقليّات الدينيّة. وقد تجاهلتْ على الأخصّ تعرّض ديانات الشعوب المقهورة للاضطهاد من قِبل دول منتمية إلى ديانةٍ أخرى. وفي عصرنا المطبوع بمخلّفات الإرث الاستعماريّ وبنقل هذا الإرث إلى داخل الحواضر الإمبرياليّة ذاتها (على شكل "استعمار داخليّ،" طرافتُه أنّ المستعمَرين هم أنفسُهم "المهاجرون" هذه المرة)، يكتسي ذاك الوجه الأخير أهميّة كبرى.
في سياق تسود فيه العنصريّة، وهي لازمةٌ طبيعيّةٌ للإرث الاستعماريّ، فإنه ينبغي رفضُ كافّة ضروب قهر ديانات المضطهَدين والمضطهَدات، المستعمَرين سابقا، لا لكونها "أفضل وسيلة لترسيخ معتقدات غير مرغوب فيها" فحسب، بل أيضًا، وفي المقام الأول، لأنها تشكّل بعدًا من أبعاد الاضطهاد الإثنيّ أو العرقيّ، ولا يمكن السكوتُ عنها، تمامًا مثلما لا يمكن السكوتُ عن ضروب القهر والتمييز الأخرى، السياسيّة والقانونيّة والاقتصاديّة.
طبعًا، قد تبدو الطقوسُ الدينيّة لدى ضحايا الاستعمار غايةً في الرجعيّة في نظر سكان الحواضر الإمبرياليّة، الذين لولا تفوّقُهم المادّيّ والعلميّ لما قام الاستعمارُ بعينه. غير أنّ فرض نمط حياة هؤلاء على الشعوب المستعمَرة، ضدّ رغبتها، لن يَخدم قضيّة تحرّر تلك الشعوب على الإطلاق؛ ذلك أنّ جهنّمَ الاضطهادِ العنصريّ معبَّدٌ بالنوايا الحسنة "الحضاريّة"؛ ونعْلم كيف أصيبت الحركةُ العمّاليّة ذاتُها بعدوى الادّعاء الخيريّ والوهم الإحسانيّ في عصر الاستعمار.
تمّ ذلك بالرغم من أنّ أنجلز كان قد حذّر من ذلك المرض الاستعماريّ. ففي رسالة إلى كاوتسكي، بتاريخ 12 سبتمبر 1882، وصف سياسةَ التحرير التي رأى أنّ على البروليتاريا أن تنتهجها في السلطة وصفًا مفعمًا بالاحتراس الذي لا غنى عنه كي لا يتحوّل التحريرُ المزعومُ إلى اضطهادٍ مقنَّع:
"يجب أن تتكفّل البروليتاريا مؤقتا بالبلدان المخضعة، التي تقطنها شعوب أهلية، كالهند والجزائر، والمستعمرات الهولندية والبرتغالية والاسبانية، وتقود هذه البلدان إلى الاستقلال بأسرع ما يمكن. أما كيف ستتطور هذه العملية، فأمر يصعب تحديده. وقد تقوم الهند بثورة، لا بل إن ذلك محتمل جدا. و بما أن البروليتاريا وهي تتحرر لا يمكن أن تشن حربا استعمارية، سنضطر لترك ذلك يأخذ مجراه، ولن يخلو الأمر بالطبع من شتى أصناف التدمير، لكن أمورا من هذا القبيل إنما هي ملازمة لكل الثورات. وقد تجري السيرورة نفسها في أماكن أخرى ايضاً: مثلاً في الجزائر وفي مصر، وسيكون ذلك، بلا شك، الحل الأمثل بالنسبة لنا. وسيكون لدينا ما يكفي لنفعله في بلداننا. هذا وحالما يعاد تنظيم أوروبا و أمريكا، ستشكلان قوة من الضخامة و القدوة لدرجة أن الشعوب نصف المتحضرة ستحذو حذوهما من تلقاء نفسها، فالحاجات الاقتصادية وحدها كفيلة بدفعها إلى ذلك. أما مراحل التطور الاجتماعي و السياسي التي يجب أن تجتازها هذه البلدان حتى تحقق بدورها بنية اشتراكية، فلا يمكن اليوم بنظري أن نضع بشأن ذلك غير فرضيات لا طائل تحتها. أما الأمر الأكيد الوحيد فهو أن البروليتاريا الظافرة لا يمكن أن ترغم شعباً أجنبياً أياً كان على السعادة، بدون ان تنسف الظفر الذي حققته."
إنها لحقيقة بديهيّة، ومع ذلك فغالبًا ما جرى تجاهلُها: كلّ "سعادة" يتمّ فرضُها بالقوة تساوي اضطهادًا، ولن يرى فيها مَنْ يتعرّض لها غيرَ ذلك.
.4تُكثّف مسألةُ الحجاب الإسلاميّ كافّة المشاكل المطروحة أعلاه، وتتيح بسطَ الموقف الماركسيّ بكلّ جوانبه. ففي معظم البلدان حيث الإسلامُ دينُ الأغلبيّة، لا يزال الدينُ هو الشكل الرئيس للإيديولوجيا السائدة. وتُستعمل تأويلاتٌ رجعيّة للإسلام، نصّيّةٌ إلى هذا الحدّ أو ذاك، لإبقاء السكّان في حالةٍ من الخضوع والتخلّف الثقافيّ. كما يتعرّض النساءُ على أوسع نطاق، وبأعلى كثافةٍ، لاضطهادٍ تواصَلَ عبر القرون، وقد تمّ تغليفُه بشرعنةٍ دينيّة.
في سياقٍ كهذا، فإنّ النضال الإيديولوجيّ ضدّ استخدام الدين حجّةً للاستعباد إنّما هو أحدُ الأوجه ذات الأولويّة بين وجوه معركة التحرّر. وينبغي من ثمّ أن يشكّل فصلُ الدين عن الدولة أحدَ المطالب ذات الأولويّة بين مطالب حركة النضال من أجل التقدّم الاجتماعيّ. وينبغي على الديمقراطيين والتقدّميين أن يناضلوا من أجل حريّة الأفراد، رجالاً كانوا أو نساء، في الإيمان أو عدمه وفي ممارسة الدين أو عدم ممارسته. وفي الوقت ذاته، تظلّ المعركة من أجل تحرّر النساء معيارَ كلّ هويّة تحرّريّة، ومحكَّ كلّ ادّعاء تقدّميّ.
هذا ويتمثّل أحدُ الأوجه البديهيّة لحريّة النساء في حريّتهنّ الفرديّة في ارتداءِ ما يبتغين من زيّ. والحال أنّ الحجاب الإسلاميّ، عندما يكون مفروضًا على المرأة، يمثّل شكلاً من أشكال الاضطهاد الجنسيّ اليوميّ العديدة. وهو اضطهاد تتزايد حدّتُه بقدر ما تتزايد مساحةُ ما يتمّ حجبُه، إذ يزداد اضطهادُ النساء بروزًا كلّما ازداد إخفاؤهنّ. فالنضال ضدّ فرض التحجّب، مهما كانت أشكالُ الحجاب، لا ينفصل عن النضال ضدّ أوجه استعباد النساء الأخرى.
بيد أنّ النضال التحرّريّ، لو سعى إلى "تحرير" النساء قسرًا، ليس إزاء من يضطهدهنّ، بل إزاءهنّ أنفسهنّ، لفسَدَ بصورةٍ خطيرة. ذلك أنّ انتزاع اللباس الدينيّ ممّن ارتداه بمحض إرادته، أو ارتدته بمحض إرادتها ـ وإنِ اعتبرنا ارتداءه ضربًا من ضروب القمع الذاتي ـ إنّما هو فعلٌ اضطهاديّ، لا تحرير حقيقيّ. وعلاوةً على ذلك، فإنّ مآله الفشل كما توقّع إنجلز، عندما قال إنّ جعل الإلحاد إلزاميّاً إنما يخدم الإيمانَ بالله. والحال أنّ تطوّر تركيا الحاليّ، على غرار مصير الإسلام في الاتحاد السوفييتيّ سابقًا، يؤكّد على نحو بليغ عدمَ جدوى السعي إلى استئصال الدين أو الممارسات الدينيّة بواسطة الإكراه. "يجب أن يتمكن كلّ فرد،" رجل كان أو امرأة، "من إرضاء حاجاته الدينيّة و الجسديّة" ـ بما في ذلك احتجابُ النساء والتحاءُ الرجال ـ "من دون أن تتدخّل الشرطة في الأمر بأيّ صورة."
إنّ الدفاع عن هذه الحريّة الفرديّة الأوّليّة شرطٌ لا غنى عنه لخوض معركةٍ فعّالةٍ ضد الإملاءات الدينيّة. والحال أنّ حظر الحجاب يضفي المزيد من الشرعيّة على فرضه في نظر مَن يعتبرونه ركنًا من أركان الإيمان. فلا تُمْكن مواجهةُ الإكراه الدينيّ بصورةٍ مشروعةٍ وفعّالةٍ سوى بالتسلّح بمبدإ حريّة الاعتقاد والممارسة الدينيّة، الفرديّة حصرًا، سواء تجلّت الممارسةُ باللباس أو بغيره، ومع احترام الحكومات العلمانيّة لهذا المبدإ. وقد نصّ القرآنُ ذاته على أنْ "لا إكراه في الدين."
.5على غرار سائر الأصوليّات، سواء كانت مسيحيّة أو يهوديّة أو هندوسيّة أو غيرها، التي تسعى إلى فرض تأويلها المتشدّد للدين شرعةً للحياة، إنْ لم يكن نمطًا للحكم، تمثّل الأصوليّة الإسلاميّة خطرًا على التقدّم الاجتماعيّ وعلى النضال التحرّريّ. ومع الحرص على إقامة تمييز واضح وجليّ بين الدين بحدّ ذاته وتأويله الأصوليّ، وهو أشدّ التأويلات رجعيّةً على الإطلاق، لا بدّ من محاربة الأصوليّة الإسلاميّة إيديولوجيّاً وسياسيّاً في البلدان الإسلاميّة، كما في وسط الأقليّات الإسلاميّة في الغرب أو في أيّ مكانٍ آخر.
لكنّ ذلك ليس حجّةً من أجل حظر حكوميّ للحجاب الإسلاميّ. ذلك أنّ رهاب الإسلام أفضلُ حليف موضوعيّ للسلفيّة الإسلاميّة، والحال أنهما ينموان معًا. وكلّما بدا اليسار متّفقًا مع رهاب الإسلام السائد، نفّر عنه المسلمين المتديّنين ويسّر مهمّة الأصوليين الإسلاميين، الذين يظهرون بالتالي وكأنّهم وحدهم القادرون على التعبير عن احتجاج الناس المعنيّين على "التعاسة الواقعيّة."
بيد أنّ الأصوليّة الإسلاميّة ظاهرة شديدة التنوّع، ينبغي تكييفُ الموقف التكتيكيّ منها حسب الأوضاع العينيّة. فعندما يجري استغلالُ هذا النمط من البرنامج الاجتماعيّ من قبل سلطة اضطهاديّة وحلفائها بقصد إضفاء شرعيّةٍ على الاضطهاد الذي يمارسونه، كما هي حالُ أنظمة الاستبداد العديدة ذات الوجه الإسلاميّ، أو عندما يصبح هذا النوعُ من البرنامج سلاحًا سياسيّاً في يد قوًى رجعيّة تحارب سلطة تقدميّة، كما جرى في العالم العربيّ في الخمسينيّات والستينيّات لمّا كانت الأصوليّة الإسلاميّة رأسَ حربة المعارضة الرجعيّة للناصريّة ولمقلّديها ـ فإنّ الموقف اللائق الوحيد هو معاداة الأصوليين بلا هوادة.
ويتغيّر الموقف عندما تنتشر الأصوليّة الإسلاميّة أداةً سياسيّة ـ إيديولوجيّة للنضال في سبيل قضيّة تقدّميّة موضوعيّاً، وهي أداة تشوّه القضية بالطبع، لكنّها تملأ فراغًا ناتجًا من هزيمة الحركات اليساريّة أو قصورها. تلك هي الحالُ في الأوضاع التي يحارب فيها الأصوليون الإسلاميون احتلالاً أجنبيّاً (أفغانستان، لبنان، فلسطين، العراق، الخ) أو اضطهادًا إثنيّاً أو عرقيّاً، كما هي الحال في الأوضاع التي يجسّدون فيها كرهًا شعبيّاً لنظام يمارس اضطهادًا سياسيّاً رجعيّاً. وتلك أيضًا حالُ الأصوليّة الإسلاميّة في الغرب، حيث غالبَا ما يكون ازدهارُها تعبيرًا عن تمرّد ضد المصير المفروض على السكّان المهاجرين.
إذن، على غرار الدين بوجه عامّ، يمكن أن تكون الأصوليّة الإسلاميّة "في شطر منها تعبيرًا عن التعاسة الواقعيّة، ومن جهة أخرى احتجاجًا على التعاسة الواقعيّة." الفارق أنه احتجاج نشِط: فليست الأصوليّة الإسلاميّة "أفيونًا" للشعب، بل هي بالأحرى "هيروين" لقسمٍ منه: "هيروين" مشتقّ من "الأفيون" الأصليّ، ومفعولُه انتشائيّ، في حين أن الأفيون مخدِّر.
في كافّة الحالات المذكورة، لا بدّ من تكييف الموقف التكتيكيّ مع ظروف النضال ضدّ المضطهِد، العدوِّ المشترك. ومن دون التخلّي قطّ عن الكفاح الإيديولوجيّ ضدّ تأثير الأصوليّة الإسلاميّة الرجعيّ، فقد يكون من الضروري، أو ممّا لا مناص منه، الالتقاءُ مع الأصوليين الإسلاميين في معارك مشتركة ـ من التظاهر في الشارع حتى الكفاح المسلح، حسب الحالات.
.6بمقدور الأصوليين الإسلاميين أن يكونوا حلفاء موضوعيين وظرفيين في معركة محدّدة يخوضها ماركسيون، بيد أنه تحالفٌ غيرُ طبيعيّ تفرضه الظروف. والحقّ أنّ القواعد المطبّقة في تحالفاتٍ طبيعيّةٍ أكثر بكثير، كتلك التي جرت ممارستُها في النضال ضدّ القيصريّة في روسيا، تجب مراعاتُها هنا بصرامةٍ أشدّ.
وقد حدّد الماركسيون الروس تلك القواعد في مطلع القرن العشرين، ولخّصها بارفوس في تقديمه المصوغ في يناير 1905 لكرّاسة تروتسكي التي تحمل عنوان قبل 9 يناير، على النحو الآتي:
"تبسيطًا للموضوع، يمكن إتباعُ القواعد الآتية في حالة نضال مشترك مع حلفاء مؤقّتين: 1 ـ عدم خلط المنظمات، السير على حدة والضرب معًا. 2 ـ عدم التخلّي عن مطالبنا السياسيّة الخاصة بنا. 3 ـ عدم إخفاء اختلاف المصالح. 4 ـ مراقبة الحليف كما يُراقَب العدو. 5 ـ الاهتمام بالاستفادة من الوضع الناتج من النضال أكثر من الاهتمام بالحفاظ على الحليف."
"إنّ بارفوس على ألف حقّ": هذا ما كتبه لينين في مقال نشرته جريدة فبيريود في ابريل 1905، مشدّدًا على "الشرط المطلق (الذي تمّ التذكيرُ به في الظرف المناسب) في عدم خلط المنظمات، وبالسير على حدة والضرب معا، وبعدم إخفاء تباين المصالح، وبمراقبة الحليف كأنه عدوّ، الخ."
وقد دافع تروتسكي عن المبادئ عينها بلا كلل. ففي مؤلَّفه، الأمميّة الثالثة بعد لينين (1928)، عند دخوله في السجال بصدد تحالفات الشيوعيين الصينيين مع حزب الكيومنتانغ البرجوازيّ ضدّ الإمبرياليّة، كتب ما يأتي، وهو ينطبق بامتياز على موضوعنا الراهن:
"من نافل القول إننا لا نستطيع أن نرفض مسبّقًا اتفاقاتٍ محدّدةً بصرامةٍ وعمليّةٍ صرفًا تخدم في كلّ حين هدفًا محصورًا تمامًا. على سبيل المثال، في حالاتٍ تقتضي اتفاقاتٍ مع شباب الكيومنتانغ الطلابيّ لتنظيم مسيرة مضادّة للإمبرياليّة، أو تقتضي الحصولَ على مساعدة من تجّار صينيين دعمًا لعمّالٍ مضربين في مقاطعة أجنبيّة، الخ. لا يمكن إطلاقًا استبعادُ مثل تلك الحالات في المستقبل، حتى في الصين. [...] إنّ "الشرط" الوحيد لأيّ اتفاقٍ مع البرجوازيّة، لأي اتفاق منفصل وعمليّ ومناسب لكلّ حالة معيّنة، إنما يقوم على عدم خلط المنظّمات أو الرايات، مباشرةً أو بصورةٍ غير مباشرة، ولو ليوم واحد أو لساعة واحدة؛ إنه يقوم على التمييز بين الأحمر والأزرق، وعدمِ الإيمان ولو للحظة واحدة بقدرة البرجوازيّة أو استعدادها لقيادة نضال حقيقيّ ضدّ الإمبرياليّة أو عدم عرقلة نضال العمال والفلاحين. [...] قلنا، منذ وقت طويل، إنّ اتفاقات محض عمليّة، اتفاقات لا تقيّدنا بأيّ شكل، ولا تخلق لنا أيّ التزام سياسيّ، يمكن إبرامُها حتى مع الشيطان، إنْ كانت مفيدةً في اللحظة المعيّنة. لكنّه يكون من العبث أن نطالب في الآن ذاته بأن يعتنق الشيطانُ المسيحيّة، وأن يستعمل قرونه [...] من أجل أعمال خير. فلو وضعنا مثل هذه الشروط لأصبحنا نتصرّف بالأساس كمحامين للشيطان..."
لندن
* هذا المقال يستند إلى مقالة كتبتُها سنة 2004 لمجلة ماركسيّة فرنسيّة، وتضمّنتْ نقدًا مستفيضًا للمواقف المتعارضة التي وقفها اليسارُ الجذريّ في كلّ من فرنسا وبريطانيا إزاء موضوع الحجاب والحركات الإسلاميّة، ولقي رواجًا واسعًا في اللغتين الفرنسيّة والإنكليزيّة. وقد رأيتُ أن أصوغ منه مقالاً باللغة العربيّة نظرًا إلى الأهميّة التي يكتسيها موضوعُه في ضوء الموجة الثوريّة العارمة التي تجتاح منطقتنا.
** جرى تنقيحُ الترجمة العربيّة لنصّ ماركس المتوفّرة على الإنترنت (على موقع الاشتراكيين الثوريين في مصر) كلّما ابتعدتْ عن معنى النصّ الأصليّ باللغة الألمانيّة. 

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12 avril 2012 4 12 /04 /avril /2012 22:16
Editorial
jeudi 12 avril 2012
La Tunisie face au défi salafiste

Depuis les élections de l'automne, pas une semaine ne s'écoule à Tunis sans une manifestation. Un jour, les islamistes exigent l'introduction de la charia, la loi islamique, dans la future constitution ; un autre, les femmes tunisiennes défendent leur précieux statut, unique dans le monde arabe. Tous les jours, la bataille du voile se joue à la Manouba, l'université de Tunis, sous la pression de plus en plus violente des militants salafistes. Comme secoué par un séisme permanent, le pays cherche la voie de l'après Ben Ali.

À dire vrai, c'est toute la rive sud de la Méditerranée qui vit sur cette faille sismique depuis un an. Le romantisme des premiers mois du Printemps arabe ne colle plus à la réalité, il risque même de la masquer. Car partout, ce sont les forces islamistes qui engrangent les bénéfices politiques de la révolution et s'imposent . Elles ont largement remporté les élections en Tunisie. En Égypte, elles occupent deux tiers des sièges et viennent de monopoliser les places au sein de l'instance chargée de veiller à la réforme constitutionnelle. Elles dominent de façon préoccupante l'après Kadhafi, en Libye. Elles montent en puissance au sein de l'opposition syrienne.

Ces forces sont composites, divisées, mais les partis arrivés en tête aux élections, Ennahda en Tunisie, les Frères musulmans en Égypte, sont confrontés à un même défi : la montée de la mouvance salafiste, radicale, puritaine, hostile à toute approche réformiste, nostalgique de la pureté des origines. Une mouvance souvent financée par les monarchies du Golfe, l'Arabie Saoudite et, de plus en plus, le Qatar, ces « alliés » si peu représentatifs des valeurs démocratiques, mais dont les Occidentaux saluent volontiers l'intransigeance au sein de la Ligue arabe sur le dossier syrien. Le monde arabe n'a pas le monopole des contradictions.

Bras de fer quotidien

À Tunis, ce bras de fer entre les différents visages de l'islamisme politique est palpable, quotidiennement. Au centre de l'échiquier, Ennahda, le parti islamiste arrivé en tête aux élections, navigue en équilibre entre ses deux âmes : l'une, plus radicale, qui ne voudrait pas laisser aux salafistes les symboles islamistes, l'autre, plus pragmatique, qui s'est engagée à placer son propre mouvement dans le lit du pluralisme instauré à la chute de Ben Ali.

À la fin mars, Ennahda, malgré la mauvaise humeur d'une partie de sa base, a décidé de laisser le premier article de la constitution tunisienne en l'état. Autrement dit, de ne pas introduire de référence explicite à la charia comme source de la loi. C'est un pas important qu'il faut saluer, car il n'allait pas de soi. Il ne suffit pourtant pas à dissiper les craintes.

Car, en multipliant les incidents, les salafistes ont épousé, à l'évidence, une stratégie de la tension pour conditionner les Frères et étouffer les laïcs. Le pouvoir, lundi, a d'ailleurs brutalement réprimé une manifestation (non autorisée) de défenseurs de la démocratie, avenue Bourguiba, l'artère centrale de Tunis. Ce sont là les soubresauts compréhensibles d'une société en pleine transition. Ce sont aussi autant de signaux d'alarme qui nous rappellent que le mouvement démocratique a besoin de soutiens. Car la Tunisie est, pour la France et l'Europe, un enjeu stratégique majeur.

Laurent Marchand
Ouest-France, toute l’actualité locale et internationale
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2 avril 2012 1 02 /04 /avril /2012 23:28
Farah Hached, sur la piste des archives de la Tunisie

La petite-fille du héros tunisien Farhat Hached, tué en 1952, se bat pour la préservation des archives du régime Ben Ali et veille à ce que la nouvelle Tunisie respecte les libertés publiques.

Farah Hached, jeune avocate tunisienne de 36 ans, marche dans les pas de son grand-père Farhat. 

EXPRESS FM

Farah Hached, jeune avocate tunisienne de 36 ans, marche dans les pas de son grand-père Farhat. 

 

Avec cet article

 


 

 « C’est notre Kennedy à nous. »  Ladocker de Sfax, devenu une figure du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie, aux côtés de Habib Bourguiba.

FONDATEUR DE L’UGTT

Farhat Hached était plus encore le fondateur en 1946 de l’Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), le premier et puissant syndicat tunisien – qui fut, il y a un an, aux premières loges de la révolution. « À l’époque, il s’oppose à la CGT qui privilégiait les ouvriers français par rapport aux ouvriers tunisiens »,  témoigne sa petite-fille.

Près de soixante ans après, les conditions de l’assassinat de Farhat Hached restent troubles, même s’il semble acquis qu’il a été le fait de La main rouge, cette obscure organisation armée qui opérait dans les colonies d’Afrique du Nord, très probablement pour le compte des services secrets français.

Son fils Noureddine, qui avait 8 ans quand son père mourut, n’eut de cesse de faire la lumière sur ce fameux, il a été 5 décembre 1952. Devenu ambassadeur, il a été nommé l’an dernier, après la révolution, à la tête du Haut Comité des droits de l’homme et des libertés fondamentales.

REQUÊTE SANS RÉPONSE

 « Il avait demandé au président Sarkozy de créer une commission historique bilatérale, mais sa requête est restée sans réponse » , explique Farah Hached, qui a à son tour repris le flambeau pour éclaircir cette énigmatique page d’histoire familiale et nationale.

 « Les archives tunisiennes du temps du protectorat, conservées à Nanterre, sont toujours inaccessibles, tout comme celles disséminées au ministère des affaires étrangères ou aux renseignements généraux. » Présente à Paris début mars pour le colloque « Printemps arabe : printemps des femmes ? », la jeune femme s’est empressée d’interpeller personnellement le ministre des affaires étrangères, Alain Juppé, sur l’assassinat de son grand-père.

Il n’est guère étonnant que la question des archives soit au centre des interrogations de Farah Hached. Dès le 15 janvier 2011, le lendemain de la révolution et de la fuite du président Ben Ali, elle s’est d’emblée posé la question : « Où sont passés tous les gens qui nous surveillaient ? En tant que petite-fille de Hached, comme toute ma famille, j’ai toujours été surveillée. Mon téléphone était sur écoute » , précise-t-elle.

LES PREUVES DES EXACTIONS

La jeune avocate, qui avait pris pour sujet de thèses « Les sources des droits et libertés politiques en Tunisie »  lors de ses études en France, pressent alors que le devenir des archives de la police politique du régime Ben Ali est une question centrale. « Les archives recèlent les preuves des exactions commises, cruciales pour la justice, elles contiennent aussi quantités d’informations sur la vie des gens, notamment des opposants, y compris sur leur vie intime, comme dans le film       La vie des autres sur les agissements de la Stasi dans l’ex-RDA »,  explique-t-elle.

À sa connaissance, certaines archives, notamment celles du RCD, l’ancien parti présidentiel aujourd’hui dissous, ont été transférées aux archives nationales. Mais la pratique est loin d’être systématique : « Inévitablement certaines archives ont été détruites. »  

  Son association « Labo démocratique » s’est notamment donnée pour mission d’alerter les députés de l’Assemblée constituante sur la question de la préservation des archives et de leur faire une série de propositions« dès ce printemps »,  espère-t-elle. « Il devrait y avoir une commission parlementaire sur le sujet » , s’impatiente-t-elle.

SUJET SENSIBLE

Farah Hached, qui avait dû se convertir au droit des affaires dans la Tunisie de Ben Ali, si peu ouverte aux libertés publiques, renoue avec ses premières amours juridiques.

Elle a pris la tête d’une délégation tunisienne d’experts et de représentants de la société civile qui s’est rendue à Berlin, siège du mémorial des victimes de la Stasi et du commissariat fédéral aux archives de l’ancienne police est-allemande, pour étudier l’expérience de la transition démocratique outre-Rhin, de la justice dite « transitionnelle » et de la gestion des archives d’une police politique.

 « Le thème de la police politique est un sujet sensible,  reconnaît Farah Hached, nous restons une petite association pour ne pas prendre le risque d’être noyauté. Les vieilles peurs n’ont pas encore disparu. Et la situation reste fragile dans le pays qui oscille entre dynamisme, bouillonnement d’initiatives, et instabilité. Nous restons très vigilants afin de ne rien laisser passer qui irait contre les droits et libertés. »  

« ON APPREND LA LIBERTÉ »

Farah Hached pense à « la pression salafiste »,  mais aussi à la violence verbale qui s’exprime de l’autre bord. « Il y a des excès, on apprend la liberté d’expression » , reconnaît-elle.

Pour tous ceux qui peuvent être victimes d’intimidations, de violence verbale ou physique, elle monte un réseau d’assistance juridique, « La ligne rouge », en partenariat avec d’autres associations, telles les incontournables Ligue tunisienne des droits de l’homme ou l’association des femmes démocrates. « Les gens vivent encore avec la peur au ventre qui les a accompagnée si longtemps , observe-t-elle.

 Nous irons systématiquement en justice pour que les victimes comprennent qu’elles ne sont pas obligées d’obtempérer et que les agresseurs, de leur côté, ne vivent pas dans l’impunité, pour montrer qu’il existe désormais une ligne rouge à ne dépasser. »  

–––––––––––––––––––––––––––––––-

 Une plainte jugée irrecevable par la justice française  

En décembre 2009, Antoine Méléro, ancien membre de La main rouge, avait revendiqué, sur la chaîne Al-Jazira, et jugé « légitime » l’assassinat de Farhat Hached en 1952.

La main rouge était une organisation armée secrète, dans les années 1950, qui opérait en Afrique française du Nord puis en Europe, sans doute liée aux services secrets français – le Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece).

La famille Hached, avec la Ligue des droits de l’homme et la Fédération internationale des droits de l’homme, a déposé une plainte contre Antoine Méléro auprès du tribunal de grande instance de Paris pour apologie de crime de guerre.

La plainte a été déclarée irrecevable, irrecevabilité confirmée en appel en février 2011, notamment en raison du caractère impropre de guerre pour les événements de Tunisie avant l’indépendance. La plupart des protagonistes sont aujourd’hui décédés.

 

MARIE VERDIER
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26 mars 2012 1 26 /03 /mars /2012 21:03

Pourquoi craindre l’union centriste en gestation ? Cette union peut-elle faire basculer les choix des urnes aux prochaines élections ? Forcément, sinon personne ne s’y serait intéressé ou ne l’aurait craint !

Par Leila Baccouche*


C’est avec un goût amer de stupeur et tristesse, que j’assiste depuis samedi après-midi à un lynchage et une concentration d’attaques sur Béji Caid Essebsi suite à l’appel de la nation qu'il a lancé et inauguré à Monastir samedi 24 mars. Je m’attendais à des attaques de partisans d’Ennahdha mais certainement pas à autant de ferveur de la part des autres citoyens tunisiens.

Qui se sent menacé par «l’appel de la nation» ?

Pourquoi tant de haine ? Pourquoi tire-t-on sur ce front qui tente de se construire ? Qui serait menacé par ce front ?

1. Le parti Ennahdha, qui se retrouve à l’approche des élections menacé par l'échec de sa gouvernance.

2. La «troïka» entière est menacée car les partis au pouvoir prendront un sacré coup suite à la chute d’Ennahdha. Là, on critique, mais une fois l’animal à terre, il sera lynché.

Mais, au fait, qui sont ceux que l’on traite de Rcdistes ?

Les 50 partis qui ont participé au meeting regroupent des anciens du régime, des destouriens mais également des démocrates progressistes, des indépendants. Comment tout ce beau monde deviendrait-il Rcdiste sachant que toutes les figures politiques étaient présentes avant les élections et y ont participé ?

Comme dit le proverbe : «Qui veux tuer son chien l’accuse de rage». Comment casser ce front qui tente de se constituer ? Crier au Rcd ! La présence de Nejib et Issam Chebbi ou Emna Mnif et Yassine Brahim n’empêcheront pas les mauvaises langues de jaser.

Les prochaines élections en point de mire

A mon avis, il faut laisser le temps à ce front afin d’en comprendre les tenants et les aboutissants. L’appellation «retour du Rcd» est grotesque, les partis issus du Rcd et ceux qui se disent destouriens existent depuis quelques temps déjà et n’ont pas été créés pour la circonstance. Le fait qu’ils se regroupent n’est pas une garantie en soi. En revanche, il est évident que ce front aiderait à réintégrer les personnalités issues de l’ancien régime dans le discours politique. En les associant à des figures démocrates centristes, la pilule passe mieux d’autant plus que l’intérêt de la nation est en jeu, que les masques du parti Ennahdha sont tombés et la désillusion due au Cpr et Ettakatol confirmée.

Par ailleurs, l’article 15 qui a permis d’exclure les anciens du régime lors des élections de l’Assemblée nationale constituante (Anc) ne pourra pas être reconduit alors que nous voulons une constitution qui abolit tout risque d’exclusion.

Mais pourquoi craindre ce front ? Cette union peut-elle faire basculer les choix des urnes aux prochaines élections ? Forcément, sinon personne ne s’y serait intéressé et il n’y aurait pas eu cet acharnement !

Pour autant doit-on constituer un seul front face à Ennahdha ? Ou plusieurs ? Les destouriens, les démocrates centristes, les gens de gauche ? Encore une fois, nous risquons l’éparpillement sauf que les voix ne seront plus dispersées entre une centaine de partis mais une dizaine de coalitions.

En définitive, nous apprenons de nos erreurs mais ce n’est guère suffisant.

Eviter les erreurs du passé

En cette période de constructions partisanes, chacun doit assumer la responsabilité de ses paroles. En parlant du retour du Rcd, en traitant de Rcdistes les participants à ce front, en affichant ‘‘Rcd dégage’’ en image de profil sur Facebook, nous nous dispersons et refaisons la même erreur qu’au printemps dernier avec l’article 15, sauf que cette fois-ci ne seront pas exclus uniquement les Rcdistes mais également toute la frange de l’opposition (partis et société civile) qui aura pris part à cette initiative. Autrement dit, nous préparons une nouvelle victoire d’Ennahdha.

Alors que les choses ne soient pas prises à la légère, car c’est ce qui me semble depuis samedi sur la toile, l’enjeu n’étant pas le même. Laissons le temps faire les choses, si cette initiative est bien accueillie par la frange démocrate tant mieux, nous pourrions alors bâtir dessus quelque chose de solide. Les prochains jours seront décisifs et nous en diront plus sur l’écho fait par cette initiative.

Mon humble avis est qu’une telle initiative de rassembler autant de monde ne pouvait pas venir d’autre que M. Caïd Essebsi. Sa popularité, son engagement pour la patrie durant la période difficile que nous avons traversée suite à la démission de M. Ghannouchi lui confèrent une solide légitimité. Mais aura-t-il l’obligeance de se mettre en retrait et de laisser du sang neuf sur le devant de la scène ?

Plus d’un an après la révolution, les vrais coupables n’ont pas été punis, certains circulent librement encore. Nous sommes bien loin des objectifs de la révolution et ne cessons de dériver chaque jour. L’éponge ne peut pas être passée si vite, il va falloir prendre le temps et la peine de réconcilier ensemble toutes les parties concernées.

* Universitaire.


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